DANS LES FORÊTS DE SIBÉRIE
Sylvain Tesson
Edition Folio
Résumé
Assez
tôt, j'ai compris que je n'allais pas pouvoir faire grand-chose pour
changer le monde. Je me suis alors promis de m'installer quelque
temps, seul, dans une cabane. Dans les forêts de Sibérie. J'ai
acquis une isba de bois, loin de tout, sur les bords du lac Baïkal. Là,
pendant six mois, à cinq jours de marche du premier village, perdu
dans une nature démesurée, j'ai tâché d'être heureux. Je
crois y être parvenu. Deux
chiens, un poêle à bois, une fenêtre ouverte sur un lac suffisent
à la vie. Et
si la liberté consistait à posséder le temps ? Et
si le bonheur revenait à disposer de solitude, d'espace et de
silence – toutes choses dont manqueront les générations futures ? Tant
qu'il y aura des cabanes au fond des bois, rien ne sera tout à fait
perdu.
Ce que j'en pense
Je n'ai même pas encore commencé l'introduction de cette chronique que je sens déjà qu'elle sera difficile à écrire. Parce qu'il s'agit d'un témoignage autobiographique et parce que je ne sais pas ce que j'ai envie de retenir de cette lecture (ceci risque d'être une chronique claire et limpide #ironie).
L'auteur
nous partage six mois de sa vie, six mois qu'il a décidé de passer au
bord du lac Baïkal, seul. De février à juillet. Dans son journal,
on découvre l'évolution de la nature durant ce lent passage à
l'été et l'évolution de l'homme, au cours de sa solitude. J'ai
aimé voir les changements de la nature, la discrète percée du
printemps ou la brutale riposte de l'hiver. Les descriptions
poético-intimistes du lac, de la glace ou autres merveilles
naturelles, m'ont charmé. Je ne résiste d'ailleurs pas à vous en
partager une :
Les veinures de la glace. On croirait le fil d'une pensée. Si la nature pense, les paysages sont l'expression de ses idées. Il faudrait dresser une psychologie des écosystèmes en attribuant à chacun d'eux un sentiment. Il y aurait la mélancolie des forêts, la joie des torrents de montagne, l'hésitation des marécages, la haute sévérité des cimes, la légèreté aristocratique des clapots... Nouvelle discipline : anthropocentrisme du paysage.
Néanmoins
l'ennui a souvent pointé son nez. Il y a des passages que j'ai
trouvé longs, lourds et pompeux. L'auteur nous partage ses
réflexions et je n'ai pas toujours accroché avec sa pensée et dans
ces moments, son écriture, que je trouvais si belle lors de ses
descriptions, me paraissait alambiquée. Par contre, lorsque
l'accroche se faisait, la lecture devenait très enrichissante et
stimulante (et te donne par la même occasion envie de tout plaquer
pour t'installer au bord du lac Baïkal). C'est un ressenti très
personnel pour le coup mais qui a malheureusement défluidifié ma
lecture.
Enfin
j'ai été déçue, sur la fin, par certains propos / considérations
/ jugements que l'auteur pouvait avoir sur les autres. Alors certes
c'est son journal, un morceau de lui et donc un livre très personnel
mais à partir du moment où tu le publies, un peu de bienveillance,
c'est bien aussi.
Comme
je le disais en préambule, cette chronique a été difficile a
écrire. Je ne sais pas très bien ce qui prend le dessus, ces
passages poétiques à couper le souffle ? ou l'ennui assommant
de certains autres ?
L'idée d'un isolement en Sibérie m’intriguait, mais en même temps, c'est vrai que j'ai peur de m'ennuyer... Et si tu dis que le monsieur a des opinions remplies de préjugés, je vais peut-être passer mon tour finalement !
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