LA SERVANTE ECARLATE
Margaret Atwood
Edition Robert Laffont
Lecture marquante !
Résumé
Devant la chute
drastique de la fécondité, la république de Gilead, récemment
fondée par des fanatiques religieux, a réduit au rang d’esclaves
sexuelles les quelques femmes encore fertiles. Vêtue de rouge,
Defred, « servante écarlate » parmi d’autres, à qui l’on a
ôté jusqu’à son nom, met donc son corps au service de son
Commandant et de son épouse. Le soir, en regagnant sa chambre à
l’austérité monacale, elle songe au temps où les femmes avaient
le droit de lire, de travailler… En rejoignant un réseau secret,
elle va tout tenter pour recouvrer sa liberté.
Ce que j'en pense
Écrite
en 1985, cette dystopie souvent qualifiée de féministe reste
pourtant très moderne ; il s'agit d'un récit dit glaçant et
effrayant car facilement transposable dans notre monde actuel. C'est
avec son adaptation en série l'année dernière, adaptation assez
unanimement encensée, que je me suis décidée à le faire entrer
dans ma PAL, il aura fallu la sortie d'une saison 2 pour que je me
décide enfin à le lire.
Ma
lecture aura été une expérience assez particulière. Je l'ai
trouvée laborieuse tout en me disant que les choix de narration de
l'autrice étaient brillants. La première partie est lente, il ne
s'y passe pas grand-chose, on comprend peu à peu comment Defred
s'est retrouvée dans cette situation. Mais les vraies réponses sont
rares, arrivent au compte goutte. L'autrice choisit de mélanger
passé et présent, Defred se souvient puis est rattrapée par ses
obligations du présent qui la ramènent ensuite à nouveau à ses
souvenirs. Je confesse m'être ennuyée, impatientée que j'étais à
vouloir comprendre ce nouveau monde. On obtient des réponses à la
moitié du roman même si le/la lecteurice reste libre de combler les
non-dits.
L'autre
point qui a rendu le début de ma lecture compliqué est la mise à
distance du/de la lecteurice. Le ton est froid, impersonnel, et l'on
ne sait que peu de choses sur notre narratrice. J'ai eu besoin d'un
temps d'adaptation avant de me rendre compte qu'il n'y avait pas
mieux que ce ton glaçant pour nous raconter une histoire aussi
terrible et pour nous faire comprendre l'isolement de Defred. L'amour
comme la joie sont bannis. L'espoir est mort. On le ressent, ou
plutôt on ne ressent rien. C'est ce qui m'amène à qualifier cette
lecture d'une lecture qui se raisonne plus qu'elle ne se vit. Je n'ai
pas éprouvé beaucoup d'émotions en la lisant, c'était mécanique.
Je voyais cette histoire de loin, j'en étais détachée, comme
l'était Defred de son propre quotidien, seul moyen pour qu'il ne la
rende pas folle. Et c'est là que j'ai compris à quel point M.
Atwood avait mené son récit de main de maître-sse.
J'ai
du mal à dire que j'ai aimé lecture, j'ai plutôt envie de dire que
j'ai aimé l'expérience qu'elle m'a fait vivre. Je pense sincèrement
que c'est un livre à lire une fois parce que oui, il est glaçant,
terriblement glaçant à travers ses descriptions atones de la mise
en place implacable d'un régime théocratique.
J'ai trop de mal avec l'écriture de l'autrice pour tenter cette lecture (même si, parfois, j'ai bien envie de le faire quand même ^^), donc je pense plutôt regarder l'adaptation TV.
RépondreSupprimerJ'ignorais qu'il avait été écrit dans les années 80 tiens ! Le côté très détaché me dérange souvent, je ne pense pas que j'accrocherais du coup... en tout cas j'ai trop peur pour l'instant de découvrir ce monde effroyable même via la série Netflix. Plus tard peut-être
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