vendredi 1 juillet 2016

Gretel and the Dark


GRETEL AND THE DARK
Eliza Granville
Edition Mirobole
Très bonne lecture !



Résumé


Voici la sombre et fascinante histoire de deux mondes parallèles.

Vienne, à la fin du XIXe siècle. Josef Breuer – célèbre psychanalyste – est sur le point d’être confronté au cas le plus énigmatique de sa carrière. Trouvée près d’un asile d'aliénés, maigre, la tête rasée, la jeune fille prétend n’avoir pas de nom, pas de sentiments – d’être, en fait, une machine revenue pour tuer le Monstre. Intrigué, Breuer est déterminé à comprendre les racines de ses maux.

Quelque part en Allemagne, bien des années plus tard. Krysta est une petite fille dont la mère a mis fin à ses jours et qui tyrannise ses gouvernantes et son père, médecin dans un étrange dispensaire... Plongée dans le souvenir des contes de fées que lui racontait sa nounou d’antan, elle lutte pour trouver sa place quand, un matin, on découvre son père mort étranglé dans son lit. Désormais, la petite fille est véritablement seule au monde, sans rien ni personne pour la protéger.



Ce que j'en pense


Depuis sa sortie, ce livre m’intriguait énormément. La présence de thèmes aussi antithétiques l’un de l’autre que le nazisme et les contes de fées me rendait curieuse. Comment l’auteur allait-elle combiner des sujets aussi différents ? Était-ce simplement possible ?

Le pari était osé mais le pari est gagné. C’est un livre unique qui frôle une invisible limite, sans jamais la dépasser. Je ne saurais vraiment qualifier ce que j’entends par ce terme de limite, c’est davantage un ressenti qu’une frontière concrète. Disons que le récit sait rester juste, l’auteur ne cède jamais à la facilité et dompte son intrigue. « Une main de fer dans un gant de velours » : c’est un petit peu ce que cette histoire m’inspire.

C’est cruel et c’est beau. Cruel dans son honnêteté mais beau dans sa vérité. Un mélange curieux de réalité brute, celle des camps de concentration, et d’onirisme est présent. Il y a cette réalité que l’on aperçoit, qui nous parvient à travers la vision d’une enfant, enveloppée dans une brume un peu magique, qui brouille le chemin que l’auteur veut nous voir prendre.

J’ai apprécié la construction en deux parties, deux histoires dont on devine le lien mais dont l’évidence n’est pas immédiate ; on reste dans cet esprit un peu flou que j’ai tant aimé. L’auteur ne sous-estime pas ses lecteurs, construit son intrigue avec intelligence et humilité.

Ma chronique n’est peut-être pas très claire mais il m’est difficile d’exprimer, avec de simples mots, cette atmosphère tellement particulière, cette impression de flottement que j’ai pu ressentir à la lecture. C’est un texte magnifique, qui ne parlera probablement pas à tous, mais qui vaut la peine d’être découvert.

3 commentaires: