Les Liaisons dangereuses

LES LIAISONS DANGEREUSES

Choderlos de Laclos

Résumé : Météore dans la carrière de leur auteur, Les Liaisons dangereuses fascinent par leur virtuosité, le roman par lettres autorisant un jeu permanent de miroir et de présence-absence, de l'auteur comme des personnages. La marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont, les deux célèbres stratèges du libertinage, n'y séduisent pas seulement des jeunes gens naïfs, qu'ils entraînent à leur perte. Ils séduisent aussi le lecteur en laissant deviner, sous le masque du cynisme, le visage de l'amour vrai.

 

Première phrase : Tu vois, ma bonne amie, que je te tiens parole, et que les bonnets et les pompons ne prennent pas tout mon temps ; il m'en restera toujours pour toi.

Dernière phrase : Adieu, ma chère et digne amie ; j'éprouve en ce moment que notre raison, déjà si insuffisante pour prévenir nos malheurs, l'est encore davantage pour nous en consoler.

Mon avis : S’il y a bien un classique qui m’intriguait, il s’agissait des « Liaisons dangereuses ». Un tel sujet ne laissait pas ma curiosité indifférente, de la séduction, de la tromperie, de la perversion et de l’amour. La taille, cependant, me freinait un peu ; je suis bien contente d’avoir fini par passer outre !

Malgré quelques petits détails ma lecture fut globalement positive. J’ai tout d’abord adoré le fait que se soit un roman épistolaire. Nous, lecteur, étions au cœur de toutes les intrigues, nous savions tous les secrets les plus intimes que les personnages s’échangeaient dans leurs lettres, j’ai trouvé cela particulièrement jouissif. Les manipulations de la marquise de Merteuil et du vicomte de Valmont n’avaient plus de mystères pour nous et c’est avec un malin plaisir que je me suis imaginée les fausses illusions de leurs victimes ; cela fait-il de moi quelqu’un de machiavélique ?! Autre avantage, purement confortable, à l’épistolaire, la possibilité de s’interrompre souvent dans sa lecture sans que cela soit gênant.

Ce livre montre une partie de nous, un côté malsain, cynique, certes de façon exagérée mais véritable. L’effet est un peu à l’image de la catharsis au théâtre, soulageant lorsqu’on en ressort.

Cette lecture a frôlé le coup de cœur mais deux petites choses m’ont empêchée de lui attribuer cette grande distinction. La principale étant le dénouement de l’intrigue, ah que j’ai détesté ! Pas du tout ce que j’espérais pour la marquise et le vicomte même si cela semblait logique. La seconde résidant en quelques longueurs, cinq-six lettres en moins n’auraient pas fait de mal.

Au final, je dirais que c’est un classique à lire, pour le fait qu’il soit épistolaire ainsi que pour son intrigue originale.