AVANT QUE NAISSE LA FORÊT
Jérôme Chantreau
Edition Les Escales
Résumé
Albert, la quarantaine, vient de perdre sa mère. Il retourne dans la propriété familiale de Mayenne, cerclée de plusieurs hectares de bois, pour la cérémonie. En quelques jours, tout devrait être réglé. Mais le temps s'éternise sans que rien n'avance, et Albert se retrouve seul avec l'urne maternelle au coeur de cette nature, belle et hypnotique.
Et puis, une nuit, des bruits étranges le réveillent. Dans l'aile ancienne de la maison, les murs chantent, font revenir le passé. Il y a aussi cette légende, transmise depuis toujours par les femmes du clan, qui dit qu'un ermite hante les bois...
Commence alors la lente remontée des souvenirs, et avec elle, celle des silences d'une mère que seul un fils pouvait entendre.
Première phrase : C'est arrivé un 15 août.
Ce que j'en pense
J’étais particulièrement
intriguée par l’aspect un peu mystique qui semblait se dégager de ce roman. Je
n’ai donc pas hésité longtemps lorsque je l’ai croisé à moitié prix, percer les
secrets de cette forêt était bien trop tentant.
Et effectivement les rapports
reliant notre narrateur à la forêt sont imprégnés de mysticisme. Albert place
la forêt comme une entité supérieure qui, peu à peu, l’enserre et l’englobe.
J’ai trouvé l’évolution de son personnage très intéressante, voir les arbres
insérer peu à peu leurs racines dans son esprit jusqu’à entièrement le
posséder, en faire une passerelle entre l’Homme et la Nature, était exaltant. Je
ne saurais m’expliciter davantage sur ce point, j’ai simplement été
particulièrement réceptive à la modification psychique d’Albert.
Une belle déclaration d’amour à
la forêt en ressort, certains passages sont empreints d’une poésie qui vous en
décolle les poils, mais. Mais j’avais aussi l’impression de nager en plein
délire. J’ai trouvé que l’auteur allait trop loin dans l’ensemble des domaines
abordés ; par exemple, il pousse cet aspect mystique à son paroxysme et,
autant je l’ai adoré dans les premiers 2/3 du roman, autant j’ai déchanté par
la suite.
Je ne peux pas terminer cette
chronique sans évoquer un point qui m’a fait grincer des dents : notre
narrateur et ses pseudo valeurs ‘’d’aristocratique je ne le suis plus et je
montre bien que je ne le suis plus’’. Le ton condescendant qu’il en ressortait
parfois m’insupportait. Ah et puis, la façon dont il voyait les femmes ne pas
plu non plus (condescendance le retour).
Je ressors un peu perplexe de ma
lecture. C’est un roman à ambiance, et si j’ai beaucoup apprécié celle-ci dans
son ensemble, les délires et réflexions d’Albert ont trop souvent entrecoupé ma
transe livresque.
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