La faim du tigre

Un dé à coudre empli de tourbillons de rien : c'est l'humanité.

LA FAIM DU TIGRE
René Barjavel

Edition Folio

Résumé

L'homme se trouve devant deux destins possibles : périr dans son berceau, de sa propre main, de son propre génie, de sa propre stupidité, ou s'élancer, pour l'éternité du temps, vers l'infini de l'espace, et y répandre la vie délivrée de la nécessité de l'assassinat. Le choix est pour demain. Il est peut-être déjà fait.

Première phrase : Jamais je ne m'habituerai au printemps.

Ce que j'en pense

Après avoir adoré « La nuit des temps », l’envie de retrouver la plume de Barjavel me titillait. J’ai choisi « La faim du tigre » un peu par hasard, sans trop savoir dans quoi je me lançais mais faisant confiance à l’auteur pour me plaire encore une fois. Si dans l’ensemble ma lecture m’a plu, je conserve cependant quelques réserves.

Ma première grande découverte vis-à-vis de ce livre-ci est qu’il n’est pas romancé. L’auteur nous fait part de ses réflexions sur le rôle de l’Homme au sein de la Vie, s’interroge sur sa présence, sur sa place par rapport aux différentes espèces, etc... On est donc plutôt face à un essai. L’ensemble est assez sombre, ses conclusions ne donnent pas foncièrement envie de célébrer la vie, plutôt de sauter par la fenêtre mais sa vision reste intéressante. Sans être franchement d’accord avec toute son argumentation, on ne peut nier son intelligence.

C’est là que j’émets quelques réserves, très personnelles pour le coup. J’ai été sensible à certains passages, à d’autres non. La fin du livre m’a ennuyée, elle était centrée sur Dieu ou plutôt sur la propre définition que Barjavel en fait. Je n’évoque pas cela comme un point négatif car la beauté de son œuvre y est toujours présente, simplement c’est un sujet qui ne me touche pas, d’autres apprécieront très certainement.

Mais ce que j’ai aimé, par-dessus tout, dans ce texte est la plume de Barjavel. Je suis amoureuse de son écriture, de ce qu’il fait avec ses mots, de ses métaphores. Je vous parlais de l’intelligence de son argumentation, mais il y a quelque chose d’intelligent dans son écriture également.

Au final, même si ma lecture fut quelque fois laborieuse, je suis contente d’avoir découvert ce livre. Néanmoins, si vous souhaitez lire Barjavel pour la première fois, je ne vous conseille pas celui-ci mais plutôt « La nuit des temps ».