LE DERNIER JOUR D'UN CONDAMNE
Victor Hugo
Edition Folio
Résumé
Victor Hugo a vingt-six ans quand il écrit, en deux mois et demi, Le Dernier Jour d'un Condamné, roman qui constitue sans doute le réquisitoire le plus véhément jamais prononcé contre la peine de mort. Nous ne saurons pas qui est le Condamné, nous ne saurons rien du crime qu'il a commis. Car le propos de l'auteur n'est pas d'entrer dans un débat mais d'exhiber l'horreur et l'absurdité de la situation dans laquelle se trouve n'importe quel homme à qui l'on va trancher le cou dans quelques heures. Ce roman - aux accents souvent étrangement modernes - a une telle puissance de suggestion que le lecteur finit par s'identifier au narrateur dont il partage tour à tour l'angoisse et les vaines espérances. Jusqu'aux dernières lignes du livre, le génie de Victor Hugo nous fait participer à une attente effarée : celle du bruit grinçant que fera le couperet se précipitant dans les rails de la guillotine. Quiconque aura lu ce livre n'oubliera plus jamais cette saisissante leçon d'écriture et d'humanité.
Première phrase : Condamné à mort !
Ce que j'en pense
La peine de mort, et le débat qui l'accompagne, est un sujet auquel je m'intéresse depuis quelques années maintenant. J'avais lu ce livre une première fois alors que j'étais en seconde et n'en ayant que très peu de souvenirs, j'ai voulu le relire. Et puis, « Le dernier jour d'un condamné » fait clairement parti de ceux qui le sont, à relire.
Ce qui m'impressionne dans ce texte, c'est son actualité. Victor Hugo l'a écrit en 1829 et pourtant, en 2015, il me paraît toujours nécessaire. Alors certes la peine de mort n'est plus en vigueur en France, mais le fait qu'elle revienne si souvent sur le devant de la scène montre bien qu'au final, les problématiques n'ont pas vraiment évolué.
La force de ce plaidoyer est sa justesse, son intelligence ; ou tout simplement le génie de son auteur. Tout d'abord en choisissant de ne révéler ni le nom ni le crime de notre condamné, l'universalité de ce texte est sans conteste. On se retrouve face à un homme lambda. Un homme tout à fait normal en somme. Et de ce fait LA chose qui nous saute aux yeux, c'est sa souffrance morale.
Celle-ci est le point de ce livre qui m'intéresse le plus. Pendant ces six semaines que le condamné va passer en prison, elle est omniprésente. Six semaines, une semaine, trois jours, trois heures, trois minutes ; ce décompte funeste fait des ravages sur l'esprit de notre personnage. Qui a envie de connaître l'instant exact de sa mort ? Personne. Et pourtant on oublie bien souvent qu'un condamné va devoir vivre avec ce savoir.
En somme, Victor Hugo nous livre un texte court, mais simple et percutant. Un texte extrêmement bien construit qui permet, si besoin il y a, d'ouvrir les yeux.
Je l'ai, mais je n'ai encore jamais trouvé le "temps" de le lire alors qu'il me tente beaucoup ! J'espère bien le lire cette année...
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