Hate List

HATE LIST

Jennifer Brown
Edition Albin Michel

Résumé

"C'est moi qui ai eu l'idée de la liste. Je n'ai jamais voulu que quelqu'un meure. Est-ce qu'un jour on me pardonnera ?"

C'est ce que pense Valérie, effondrée après un drame inexplicable survenu au lycée. Son petit ami, Nick, a ouvert le feu dans la cafétéria, visant un à un tous les élèves de la liste. Cette fameuse liste qu'ils ont écrite pour s'amuser et où figurent ceux qui étaient odieux, lâches, méprisants dans l'établissement. Maintenant, ils sont blessés ou morts. Et Nick s'est suicidé, emportant son secret pour toujours. Mais Valérie elle, est toujours là, enfermée dans une bulle de questions sans réponses. Jusqu'au matin où elle se lève et quitte sa chambre pour retourner au lycée...

Première phrase : Les enquêteurs chargés d'identifier les victimes de la tuerie qui a eu lieu vendredi matin dans la cafétéria du lycée de Garvin, cafétéria connue sous le nom du "Foyer", avouent avoir découvert une scène particulièrement "lugubre".

Ce que j'en pense

S’il y a bien un roman dont je repoussais encore et encore la lecture, c’est Hate List. Son sujet, coup de poing et délicat, m’intriguait autant qu’il me faisait l’appréhender. J’ai donc fini par me jeter à l’eau grâce à Fiona puisque nous l’avons lu en lecture commune. Disons-le d’emblée, j’ai été déçue.

On va donc suivre Valérie dans l’après tuerie et découvrir le déroulement de ce drame à travers des flash-backs. Cette construction de l’histoire m’a plu, j’ai aimé être directement plongée dans l’après tout en ayant quand même des informations sur la tuerie. J’ai également apprécié les articles de journaux tout au long du roman ; vraiment je n’ai rien à redire sur la forme. Néanmoins, ça se corse pour le contenu.

J’avais principalement peur que ce sujet soit traité de manière trop adolescente, trop superficielle. J’avais besoin, pour un événement aussi grave, d’une histoire mature. Et cela m’a cruellement manqué. J’ai été étouffée par les clichés. Valérie et Nick, dans le club des « loosers » et les autres lycéens dans celui des « populaires », rien au centre, un large fossé entre les deux. Leurs familles, également, sont déchirées. Parents en conflit, enfants oubliés. Bref vous voyez le topo, tout est noir.

Ce roman va nous livrer les réactions des proches de Valérie vis-à vis de sa participation à la liste de la haine. Certes, jamais elle n’a voulu réellement voir mourir toutes les personnes y figurant, mais elle y a aussi participé et de ce fait, sera toujours un peu considérée coupable. Pour ma part, je ne la voyais pas coupable. Quel adolescent n’en a-t-il jamais voulu à la terre entière ? Ce n’est cependant pas l’avis de ses parents, surtout de son père. Je n’ai pas supporté ce personnage, les mots qu’il dit à sa fille m’ont révoltée au plus haut point et mise en colère.

Colère, tristesse. J’ai fait le yo-yo entre ces deux sentiments tout au long de ma lecture. Des passages sont très émouvants, ils sont inhérents au sujet, mais j’avais l’impression étrange de me faire manipuler émotionnellement par l’auteur. Je vous avoue que c’est une sensation étrange.

La finalité du roman n’est pas mal mais elle ne peut tout rattraper. Ce n’est donc pas un livre que je vous conseille, surtout passé 14-15 ans.