La révolte d'Eva

LA REVOLTE D'EVA

Elise Fontenaille

Edition Du Rouergue

Lecture coup de point !

Résumé

Ce livre pourrait être un conte, l'histoire d'un monstre et de ses quatre filles, vivant à l'écart d'un village au bord d'une forêt. Mais cette histoire terrible a vraiment eu lieu, il y a une vingtaine d'années en France. Eva, une ado ravissante aux boucles d'or, se révoltera contre la violence de son père jusqu'à accomplir le pire. A la maison, elle et ses soeurs vivaient un enfer, sans que jamais la mère n'intervienne, ni personne de l'entourage. Mais au dehors, Eva savait prendre le plaisir de vivre, se promener dans la forêt avec son chien, passer de bons moments avec sa seule amie...

Ce que j'en pense

Le sujet de ce petit livre m'intriguait. La brutalité d'un père envers ses filles, le silence d'une mère. La lecture de ces quelques pages promettait quelque chose de terrible, quelque chose qui me semblait à lire pourtant.

Effectivement, c'est un texte à lire. Dans toute sa cruauté, banale et intolérable. L'auteure nous propose, nous impose, une immersion totale à l'intérieur de cette famille. Une maison un peu à l'écart, à la lisière de la forêt ; on se doute que tout n'y tourne pas rond sans oser s'y impliquer. Il y a dans ce livre quelque chose de très personnel, chose à laquelle on n'a pas accès habituellement, mais à aucun moment on ne s'approche du voyeurisme. On est davantage dans l'honnêteté, dans la simplicité brute d'un témoignage.

C'est glaçant, évidemment. Soutenir une telle situation est impossible, Eva nous paraît si forte et si fragile à la fois. Elle résiste à ce père qui n'en a que le titre par quelques joies volées. Instants hors du temps. Jusqu'à cette fois où ça ne suffit plus, où l'impossible doit être dépassé.

C'est un texte poignant, court et intense. Un souffle qui nous essouffle. Je pense très sincèrement qu'il vaut la peine d'être découvert, sa lecture n'est pas une partie de plaisir certes, mais c'est peut-être là un des plus grands pouvoirs de la littérature, celui d'ouvrir les yeux, d'enfoncer les portes ouvertes...